Notre société actuelle porte un intérêt grandissant aux risques et troubles psychosociaux. Les psychologues accompagnent de plus en plus de personnes qui en souffrent. Indépendamment de leurs effets sur la santé de l’individu, les RPS (risques psychosociaux) ont un impact également sur le fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit notamment de l’absentéisme, du turnover, de l’ ambiance de travail, de l’efficacité etc.
Les risques psychosociaux peuvent prendre plusieurs formes. Cela peut être le stress, des troubles de la concentration, du sommeil, une irritabilité, une fatigue importante, des palpitations, des troubles musculo-squelettiques, les addictions, la dépression mais aussi l’épuisement professionnel.
1/. Les facteurs de risques psychosociaux :
- Des exigences de travail démesurées. Cela peut être au regard des compétences, du volume horaire, des moyens professionnels dont dispose le salarié.
- Des exigences émotionnelles élevées. Sans pause, ni répit, ou encore sans outil, sans formation au préalable pour les affronter et les intégrer.
- Un manque d’autonomie, de libre arbitre, de marge de manoeuvre.
- Un manque de soutien social et/ou de reconnaissance. Il s’agit d’un constat de la valeur de ce que la personne produit par son travail.
- Des conflits de valeurs entre celles du salarié et celles de l’entreprise. Ou encore une perte totale de la notion de sens dans son travail.
- Des rapports sociaux dégradés. Le harcèlement moral, la violence psychologique, des situations de tension ou de conflits répétées, un manque de bienveillance interrelationnelle prolongé sont autant de facteurs à surveiller.
- L’insécurité de l’emploi, la précarité, une rétribution exagérément basse qui dévalue le travail de la personne.
2/. La prévention des risques psychosociaux :
En lien étroit avec la direction et les ressources humaines, le psychologue du travail a un rôle clé dans l‘évaluation des risques et la planification de mesures préventives adaptées. Il est essentiel de donner la priorité aux mesures collectives et concertées susceptibles d’éviter les risques le plus en amont possible. Cette évaluation est centrée sur le travail mais surtout sur son ressenti en termes physiques et psychiques. Elle est recueillie directement auprès des personnes concernées. L’organisation du travail peut alors être repensée.
Aujourd’hui, les psychologues en entreprise s’intéressent à la qualité de vie au travail (QVT). Elle comprend des apports de formation et l’amélioration de la formation continue (pour l’amélioration des compétences) mais aussi d’ateliers (pour développer l’autonomie de gestion du stress). On cherche également à comprendre comment le corps est sollicité dans la journée de travail (posture, mouvements, luminosité, aération, exposition au stress) et à mieux respecter ses rythmes.
3/. Prévenir et agir dans une TPE/PME :
Le dirigeant d’entreprise doit assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de tous ses salariés avec une obligation de résultat (Article L4121-1 du Code du travail). Depuis une dizaine d’année, le champ réglementaire de la prévention intègre de plus en plus la dimension psychologique.
Si l’absence de risques psychosociaux est une condition nécessaire au bien-être ou à la qualité de vie, la mise en œuvre de ces pratiques en entreprise relève d’autres enjeux : performance de l’entreprise, égalité hommes/femmes, conciliation des temps de vie, démocratie sociale dans l’entreprise etc.
Afin de pouvoir agir et prévenir, quelques soit la taille de votre entreprise, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin du travail, d’un psychologue du travail, d’un expert RH spécialisé. Ils vous accompagneront dans les différentes démarches afin de diagnostiquer les points sensibles et proposer des actions correctives ainsi que mettre en place un plan de prévention.
Enfin, les risques psychosociaux ne concernent pas que vos salariés. Vous-même pouvez avoir à faire face à des situations semblables. N’attendez pas pour agir.