Les vertus de l’échec : Peut-on réussir à tous les coups ?

.La société française et ce que l’on désigne comme les vertus de l’échec devraient être les faces d’une même pièce de monnaie. Et pourtant, échouer ou réfléchir à comment échouer est le meilleur moyen de réussir. C’est pourquoi je vous propose aujourd’hui de casser les aprioris et les on-dit. Il est temps de redonner à l’échec ses lettres de noblesse.

Les vertus de l’échec : le sort de l’entrepreneur qui échoue en France

La société française sanctionne lourdement l’échec.

Vous souvenez des mauvaises notes qui plombaient vos bulletins scolaires. Ces notes risquaient de vous fermer la porte d’une grande école, d’une université prestigieuse, d’un diplôme ? La déception dans le regard de vos parents ou de vos professeurs ? Et cette peur de l’échec que vous aviez ensuite les veilles d’examen ?

Cette « interdiction du droit à l’erreur » a eu la fâcheuse tendance à sortir du seul cadre scolaire…

Et on la retrouve sous différentes formes, cette phobie de l’échec :

1) Peur de l’échec et mise en place du projet

L’entrepreneur qui veut se lancer, à fortiori lorsqu’il a un emploi salarié et de lourdes charges familiales, peut être rongé par ce stress du début : vais-je réussir ? Est-ce vraiment innovant ? La clientèle appréciera-t-elle mon produit, mes services ? N’y a-t-il pas trop de concurrents ? Vais-je réussir à sortir du lot ?

Et une fois cette première barrière passée, l’on doit certifier à ses financiers que l’on échouera pas. Le financier veut être rassuré. Il veut qu’on lui donne des garanties parfois colossales, en cas d’échec. Il ignore les vertus de l’échec. Mais fournir de telles garanties, si le produit ou l’idée ne venait pas à marcher comme ce qui était prévu, n’est-ce pas déjà un peu échouer ? Comment faire confiance vous-même à votre propre projet si votre financier n’y fait pas confiance ?

2) La Peur de l’échec et développement du projet quand on ignore les vertus de l’échec

Votre activité marche du tonnerre.  Vous avez besoin ou envie d’embaucher. Vous voulez grandir, et proposer votre projet ou produit dans d’autres régions et même à l’international.

Les peurs évoquées plus haut peuvent aussi se retrouver ici, avec quelques petites spécificités nouvelles :

– ne pas parler la langue du pays,

– Rien connaître des bons marchés ou bons contacts,

– la peur de s’associer avec un local qui pourrait ne plus respecter vos valeurs et détourner vos fonds, etc.

Des questions peuvent se poser également auprès de vos financiers : s’ils cherchent un rendement et qu’ils ne ne trouvent pas en tant donné, vais-je devoir licencier pour payer leurs dividendes ou rembourser leurs apports ? Va-t-il m’empêcher de me développer, d’avancer, vais-je perdre tout pouvoir de contrôle dans ma société ?

3) Survenance de l’échec et dépôt de bilan

Et si le faux pas arrive, l’entrepreneur peut se retrouver dans une lourde spirale quand il a au contraire besoin d’être aidé :

– action en comblements des pertes

– interdiction de gérer

– interdit bancaire ou autres inscriptions sur un fichier spécifique auprès de la Banque de France.

Il pourra se retrouver pieds et poings liés à devoir aller retrouver un emploi salarié alors qu’il n’était décidément vraiment pas fait pour ça. Il va être confronté à difficultés pour relancer un nouveau projet, ou même acheter un toit pour sa famille.

 

Et si on disait STOP à ces a-priori et que l’on se focalisait sur les vertus de l’échec ?

Les vertus de l’échec

Parce que oui, l’échec n’est pas une mauvaise chose. Aux États-Unis, pas de bons postes ou pas de financement par Business Angels si vous n’avez pas été témoin d’au moins un voire deux échecs dans votre vie.

Pourquoi cet engouement pour l’échec Outre-Atlantique ?

Certainement parce que l’échec est une vertu !

Parce qu’il vous apprend à prendre du recul, à faire preuve d’humilité, à repenser à votre manière de vous présenter, de faire, de vendre, à repenser à votre produit. L’on apprend de ses erreurs…

Une mauvaise note et une copie gribouillée de rouge, à quoi servira-t-elle ? A prendre du recul sur son travail, se relire, comprendre ce qui n’a pas fonctionné, repenser à sa syntaxe, sa grammaire, sa réflexion, son argumentation. Pour faire quoi ? Et bien pour faire mieux la prochaine fois…

Je vous invite à lire le livre « Les Vertus de l’échec », bouquin truffé d’exemples d’entrepreneurs, de sportifs, de personnalités publiques, qui ont du faire face à un échec et qui expliquent en quoi, pourquoi, et comment, ils ont tiré les leçons de leurs échecs. Objectif : se perfectionner et donner le meilleur d’eux-mêmes.

L’échec ou plutôt la peur de l’échec vous amènera à faire le pour et le contre de votre idée, à tester sa fiabilité, son rendement, à penser « business plan » et projet de financement à 5 ans.

Cette peur vous force à prendre un peu de recul, à réfléchir, à discuter, et donc à ne pas foncer tête baissée.

Et c’est probablement là tout son intérêt. Vous aider à créer mieux et plus grand.

Les moyens existant en France pour profiter des vertus de l’échec

Contrairement à ce que l’on croit, la France n’est pas si dure à l’égard de l’échec entrepreneurial. La France a même une croyance réelle en la capacité de ses concitoyens pour faire de grandes choses.

De nombreux moyens sont mis en place :

– les aides à la création et à la reprise des entreprises permettant à un entrepreneur anciennement salarié de bénéficier de ses indemnités-chômage le temps pour sa boîte de grandir,

– des financements par les communes, les départements et les régions pour soutenir et donner un coup de pouce aux entrepreneurs,

– les nombreuses institutions, associations et professionnels mis au service des entrepreneurs pour les aider dans toutes les étapes clés (formations et accompagnement à la création d’entreprise, accompagnement à la création de filiales ou succursales, accompagnement au développement des entreprises à l’international, etc.),

– les crédits d’impot et les statuts à faible fiscalité pour pouvoir favoriser la création de l’entreprise, aider à son financement, et favoriser son développement et ses activités de recherche et d’innovation,

– etc.

Nos voisins envient les multiples solutions à portée de mains des entrepreneurs à moindre coût, permettant à tout projet viable d’émerger et de grandir.

Alors pourquoi ne pas en profiter ?

Être accompagné pour que l’échec n’arrive jamais

Ensuite, et ce sera mon conseil primordial : NE RESTEZ JAMAIS SEUL !

Ne vous éloignez pas de votre environnement familial et votre cercle proche.

Il est également extrêmement important de vous entourer par des professionnels, et BIEN entourer (avocats, experts-comptables, consultants, etc.). Leur recul, leur connaissance du marché, du droit et des chiffres, et leur regard seront essentiels à la réussite de votre projet. Ne lésinez pas sur les moyens mais ne prenez pas le premier venu. Il est important de trouver SES bons partenaires et à aller en contacter plusieurs pour trouver celui qui VOUS correspond, qui corresponds à VOS valeurs, et qui pourra être un réel soutien dans toutes les étapes de développement de votre entreprise.

Et attention, évitez tout généraliste. Le professionnel du droit reste le professionnel du droit, le professionnel du chiffre le professionnel du chiffre. Évitez de n’avoir qu’un seul partenaire pour tout, ou d’en avoir un qui ne travaille pas en réseaux avec d’autres professionnels. Vous n’iriez pas voir votre médecin généraliste pour une opération du cœur n’est-ce pas ? Ne commettez pas l’erreur de vouloir économiser en moyens humains et matériels. Avoir plusieurs avis experts vaut mieux qu’un seul avis général. Et vous rapportera bien plus à long terme qu’il ne vous a coûté à court terme…

Et si l’échec arrive, concentrez-vous sur les vertus de cet échec

Savez-vous que l’échec n’est pas une finalité ?

Si vous êtes confrontés au refus de tous vos financiers de vous épauler dans votre projet, est-ce uniquement parce qu’ils n’ont rien compris ?

Peut être pas.

Profitez de ces refus pour prendre du recul. Perfectionner votre pitch, repenser à votre business plan, à la présentation de vos produits. Le financement demandé était-il suffisant ? Quel retour a été fait par les financiers ? Qu’ont-ils reproché à votre projet ?

Peut-être que ce n’était juste pas le bon moment, que votre marché n’est pas assez mûr. Prenez l’exemple de Steve Jobs et d’Apple. Et vous comprendrez qu’un succès part d’abord d’un échec. Un produit proposé à un instant T peut faire un véritable flop sur le coup, mais explosé en termes de chiffres cinq années plus tard.

Et si vous avez mis la clé sous la porte, ne restez pas seul. Il existe de très nombreuses et belles associations à l’écoute des entrepreneurs qui ont échoué (60000 rebonds, Meetup, etc.). Rapprochez-vous d’entrepreneurs comme vous, qui n’ont pas réussi, apprenez avec eux, de leurs erreurs, des vôtres, faites grandir cette communauté. Pensez vos blessures. Et dans quelques années, mois, semaines, ce sera à votre tour de réussir…

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