Depuis toujours, l’homme s’est inspiré de la nature dans l’objectif de subvenir à ses besoins. Cette règle immuable à désormais pris un tout autre sens depuis la fin du XXe siècle. En effet, il s’agit désormais d’une science clé aux potentiels presque infini. Depuis les premières révolutions industrielles, nous n’avons jamais arrêté d’utiliser les organismes biologiques dans un but industriel. Aujourd’hui, nous pouvons parler des biotechnologies modernes qui découlent directement de nouvelles et anciennes découvertes scientifiques. Et si ces nouvelles technologies représentaient la quatrième révolution industrielle dont nous avons tant besoin?
Problématiques et défis à surmonter.
Notre civilisation industrielle est à un carrefour. Les sources d’énergie fossile sont à bout de souffle, notre planète est malade et les jours de l’écosystème naturel sont comptés. Notre croissance démographique est exponentielle, au même titre que nos besoins. Pour résumé la chose :
Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou – Kenneth Boulding.
A ce titre, nous nous rendons désormais compte de nos propres contradictions et des besoins grandissant d’alternatives. Toute l’industrie actuelle fondée sur d’anciennes technologies vieillissante se délabre. Les coûts de production augmentent du fait de la raréfaction de nombreux matériaux de bases. Les états, entreprises et consommateurs sont criblés de dettes. Il parait ainsi évident que nous ne pourrons maintenir cette allure indéfiniment.
Les opportunités et l’impact potentiel de ces technologies.
Afin de répondre à toutes ces problématiques, nous voyons depuis quelques années se développer timidement de nouveaux secteurs, les biotechnologies. On en distingue plusieurs types :
- Les biotechnologies vertes qui trouvent leurs applications dans l’agriculture et l’alimentation regroupant des technologies utilisant l’organisme des plantes et leurs cellules pour produire et transformer des produits alimentaires, des bio-matériaux et de l’énergie.
- Les biotechnologies blanches qui ont pour objectif la production de molécules d’intérêt industriel et qui sont la base d’une chimie durable.
- Les biotechnologies rouges s’appliquant dans le domaine de la santé et particulièrement dans l’industrie pharmaceutique dont une grande partie de la recherche actuelle repose sur celles-ci.
- Les biotechnologies jaunes rassemblant toutes les biotechnologies se rapportant à la protection de l’environnement et au traitement ou à l’élimination des pollutions.
- Les biotechnologies bleues développant elles, des produits en liaison avec la biodiversité mariene dans des domaines aussi variés que la santé, les cosmétiques, l’aquaculture et l’agro-alimentaire.
Depuis bientôt 10 ans, ces nouvelles technologies se développent et commencent à prendre le pas en outre passant les limites technologiques et les problématiques auxquelles nous étions confrontés sur le plan industriel. Cette quatrième révolution industrielle se caractérise par sa vitesse, sa portée mais aussi son impact. La vitesse à laquelle apparaissent les innovations actuelles est sans précédent. Le rythme de ces changements évolue à un rythme exponentiel et non plus linéaire. L’ampleur et l’importance de ces changements annoncent donc la transformation de systèmes entiers de production quelque soit le domaine.
Obstacles présent dans l’écosystème économique, sociétale et industriel.
Il est évident que de monter une entreprise n’est pas une chose aisée. Aussi, développer une entreprise innovante se basant sur le « vivant » induit de nombreuses difficultés scientifiques et technologiques qui se traduisent pas un grand volume de temps et d’argent pour la moindre avancée. Cependant, il ne faut pas oublier le potentiel important que pourraient représenter ces technologies, ayant généralement comme objectif de devenir des technologies de rupture pouvant fortement impacter tout un écosystème économique et industriel.
Parmi les principaux autres problèmes majeurs auxquels doivent faire face ces Start-Up, nous pouvons ainsi retrouver des problèmes d’ordres plus sociaux, réglementaires et fiscaux. En France comme dans tous les pays du monde, travailler sur le vivant est une chose extrêmement régulée pouvant à terme pousser l’entreprise dans ses derniers retranchements. J’ai à ce titre le souvenir d’une de mes rencontres avec un « chercheur-entrepreneur » développant un principe de bio-nettoyage des eaux polluées par des bactéries pathogènes. Sa technologie était développée depuis presque deux années, son entreprise était entré en bourse, mais lors de notre rencontre, il attendait encore l’acceptation de commercialisation Européenne et Française mettant son entreprise dans une zone rouge d’un point de vue économique.
Sur l’aspect plus économique, encore aujourd’hui de nombreux actionnaires n’osent vraiment investir dans le financement de ce genre de technologie, heureusement cette tendance est à la hausse, preuve en est de la présence de 6 Start-Up se basant sur le vivant parmi les 100 meilleurs Start-Up françaises en 2015.
D’un autre point de vue, les biotechnologies posent de nombreuses questions d’ordres sociales, sociétales, et même religieuses. L’acceptation des produits issus de ce genre de technologie n’est pas évidente dans notre société ou les questions touchant à l’environnement, l’éthique et à la sécurité ne font pas consensus. C’est justement là que le bât blesse, les OGM à but agro-alimentaires sont interdits en France, alors qu’ils sont déjà utilisés et leurs produits commercialisés dans les domaines de la santé avec comme exemple le plus parlant la production d’insuline par des bactéries de types Escherichia coli. Il est vrai que par le passé, leur mauvaise utilisation à fortement marqué les esprits, et cette impression est toujours présente aujourd’hui. De ce fait, ces réticences peuvent fortement impacter les marchés potentiels et même dans certains cas, empêcher le développement de nouvelles alternatives pour causes d’une mauvaise impression du grand public sur les entreprises employant ce genre de procédés ou utilisant des produits en étant issus.
Les biotechnologies : un avenir prometteur.
Ainsi, les biotechnologies ont encore de nombreuses années devant elles. Leurs possibilités et leurs applicabilités sont immenses, de même que leurs potentiels économiques certains. A terme, nous pouvons espérer une évolution dans les mentalités ainsi qu’une plus grande prise de risque des partenaires financiers dans ce domaine en plein développement pouvant à terme impacter toutes les strates de la société et de ses industries tout en répondant aux problèmes inhérent à notre mode de vie.