J’ai pour habitude de vous proposer des articles sur le vaste thème des ressources humaines et du management. Vous apporter des clés que vous pourrez utiliser immédiatement est mon leitmotiv pour écrire et publier des articles. Mais cette fois-ci, je vais vous parler de ma jeune expérience d’entrepreneur.
L’objectif de mon témoignage est tout d’abord l’occasion pour moi de faire un premier bilan et de le partager afin de vous donner une vision complète et objective de la vie d’une salariée qui plaque tout pour se lancer à son compte et entreprendre. C’est parti pour le grand saut dans l’inconnu !
Caroline Zamaron, fondatrice de CZAM Conseil
Institut de Gestion Sociale (IGS) de Paris, Master en Management et Développement des Ressources Humaines, 10 ans d’expérience salariée principalement en PME. Et puis, un jour, j’ai sauté le pas. Entreprendre, cela faisait des années (presque depuis toujours en fait) que j’avais dans un coin de ma tête ce rêve fou qu’un jour je créerai ma propre entreprise. Mais, pas le bon moment, pas la bonne idée, pas les finances pour …
Il y a 1 an, les aléas de la vie m’ont fait prendre conscience qu’il n’y a jamais vraiment de bon moment si on ne le décide pas nous-même. Alors je l’ai décidé, c’était maintenant. Calculs, prise de risques, échanges avec mes proches, réflexions professionnelles, négociations, re-calculs, et voila que je quitte la vie de salariée. C’était il y a 6 mois. 2 mois plus tard, je créais CZAM Conseil, mon cabinet de conseil en Ressources Humaines**.
On peut créer son entreprise parce qu’on a une bonne idée, parce qu’on a le goût du risque, pour épater ses amis, ou pour un tas d’autres raisons. Mais sans l’envie profonde d’entreprendre, rien n’est possible. Elle n’est évidemment pas un gage de réussite, mais c’est ce qui permettra, notamment, de garder la foi dans les moments difficiles.
Me concernant, un autre élément a également été décisif : je voulais pouvoir décider et assumer mes choix. Je me suis entendue dire plusieurs fois à mes anciens collègues de travail : « j’irai peut-être dans le mur, mais au moins, c’est moi qui aurait choisi d’y aller et ce sera à moi d’en tirer les conséquences ! »
Il n’y a pas de bon moment pour se lancer, seulement celui que l’on décide et que l’on sent
Comme je vous le disais, on peut toujours se convaincre qu’il y a beaucoup de raisons pour ne pas se lancer. La prise de risque est évidente, et la peur est bien présente. Mais quand l’envie et le désir d’entreprendre deviennent plus fort que tout le reste, alors vous savez que c’est le bon moment.
Cependant, je ne me serai jamais lancée dans l’aventure si mon entourage ne me soutenait pas à 100%. Il est primordial de pouvoir faire part de vos craintes, questionnements, coups de mou à vos proches. Comme il est primordial qu’ils soient là pour vous écouter et vous soutenir quand cela est nécessaire.
Les mythes de l’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat est la cible de bien des préjugés. Par exemple, on me demande souvent si mes parents étaient également entrepreneurs. Une autre croyance est celle selon laquelle pour se lancer il faut avoir une idée géniale. En réalité cela n’est pas forcément nécessaire. Une idée originale, c’est une innovation sur un marché incertain. Imiter (et adapter en se différenciant) une idée qui marche, c’est avoir de la concurrence, certes, mais sur un marché identifié.
Si l’idée révolutionnaire n’est pas indispensable, en revanche, bien penser son modèle économique l’est ! Comment trouver ses clients, quelle récurrence ont-ils, quelle marge peut-on dégager…Car c’est connu, tous les entrepreneurs se sont lancés pour faire fortune (encore un préjugé) !
Vous l’aurez compris, l’entrepreneur doit être capable de s’adapter en permanence, et s’adapter très vite.
Entrepreneur : liberté, autonomie … mais pas que
Le statut d’entrepreneur présente des avantages évidents : la liberté, l’autonomie… Mais le revers de la médaille est bien réel aussi : il faut s’habituer au manque de visibilité sur les revenus et aux rentrées d’argent irrégulières, à la fois pour le chiffre d’affaires et pour ses revenus personnels (non, on ne devient pas riche en 3 mois).
Autre constat : on est entrepreneur jour, nuit et week-end. Un prospect vous demande le vendredi à 17h une proposition commerciale pour lundi matin 8h, bien sûr que c’est possible. Salarié, vous vous réveillez parfois la nuit en pensant au boulot, attendez d’être entrepreneur, votre cerveau n’est plus jamais au repos. On n’a effectivement plus de supérieur hiérarchique mais on a beaucoup d’autres pressions : créanciers, clients, actionnaires, partenaires… Tous vont vous demander de rendre des comptes. De quoi regretter, pour certains, leur ancien chef de service…
La solitude…
Autre point important : la solitude de l’entrepreneur. J’ai pour vocation à aller dans les entreprises et donc de rencontrer beaucoup de gens. La solitude des débuts ne m’effrayait pas. Mais il y avait une chose à laquelle je n’étais pas préparée : la solitude entrepreneuriale.
Bien sûr, mon entourage me soutient et me supporte (au sens propre et figuré) mais avec qui échanger sur des problématiques concrètes de chef d’entreprise ? D’autres entrepreneurs bien sûr ! Il est donc vital de bénéficier du soutien indéfectible de son entourage mais il est également vital de rencontrer d’autres entrepreneurs.
Entreprendre, c’est être capable de se remettre en question régulièrement
De manière simple, être entrepreneur, c’est être au four et au moulin. Il faut réfléchir à sa stratégie, définir son business model, créer son site internet, assurer en gestion, etc. Pour être entrepreneur, il faut surtout être capable de se remettre en question régulièrement, et savoir rebondir rapidement afin de s’adapter.
Il est donc essentiel de bien se connaître : savoir identifier ses points forts, mais aussi, être bien conscient de ses faiblesses pour essayer de s’améliorer ou de se faire aider, même si on est seul à la barre. Nombreuses sont les structures, formelles ou pas, qui peuvent vous accompagner : ne vous en privez pas ! « Tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin« .
La vie de l’entrepreneur, c’est aussi être simultanément dans un sprint permanent et dans une course de fond. Petite précision, la course de fond se fait en montagne, ça monte et ça descend sans arrêt ! Et, même si c’est passionnant et qu’on n’a pas l’impression systématique de travailler, c’est aussi très éreintant.
Fini le blues du dimanche soir. Et si le soleil pointe le bout de son nez un jour en semaine, pas de scrupule à aller courir (au sens propre cette fois-ci) : prendre un peu d’air et transpirer, c’est toujours bénéfique pour laisser décanter les (nombreuses) idées que l’on a, et voir plus loin que la ligne d’arrivée du sprint (au sens figuré cette fois-ci, vous l’aurez compris).
En bref
Mon bilan à 4 mois est positif. Je ne regrette pas une seule seconde d’avoir fait ce choix un peu fou. En entreprenant, je me sent vivante… même si c’est parfois les montagnes russes ! Fini la zone de confort, chaque jour apporte son lot de rencontres, d’idées et d’aventure.
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** CZAM Conseil est un cabinet de conseil en ressources humaines auprès des petites et moyennes entreprises. Nous proposons des solutions sur mesures et adaptées afin de vous accompagner dans l’évolution humaine de votre société. Bien plus qu’une mission, il nous tient particulièrement à coeur de vous libérer du temps et l’esprit. Proximité, confiance et exigence sont nos 3 clés de succès pour vous apporter plus de sérénité. www.czamconseil.com